Voile de kitesurf perdue en mer : prévenez les secours !

Mercredi 2 novembre 2022, un témoin donne l’alerte en voyant une voile à la dérive. Les Sauve­teurs en Mer de la station de Trégas­tel – Île Grande sortent à la recherche de sa proprié­taire, mais s’ar­rêtent vite : celle-ci a eu l’ex­cellent réflexe de se signa­ler à terre pour éviter de solli­ci­ter inuti­le­ment les secours. Un geste essen­tiel, malheu­reu­se­ment trop rare.

voile de kitesurf échouée sur des rochers
Les sauveteurs sont régulièrement sollicités pour des voiles abandonnées dont les propriétaires sont rentrés chez eux sains et saufs sans prévenir. © D.R.

Un prome­neur sur le bord de mer aperçoit une voile de kite­surf à la dérive, ce 2 novembre 2022. Il est inca­pable de discer­ner si une personne est à proxi­mité. Mais quelqu’un pour­rait être coincé en dessous. Il contacte le centre régio­nal opéra­tion­nel de surveillance et de sauve­tage (CROSS) Corsen. Ce dernier déclenche les Sauve­teurs en Mer de la station de Trégas­tel – Île Grande.

Le semi-rigide SNS 718 file à la pour­suite de la voile à la dérive, dans une mer agitée. « Il y avait 1,50 mètre à 2 mètres de clapot », précise Sébas­tien Juhel, patron de la station. Les béné­voles ont pour objec­tifs de récu­pé­rer la voile, puis de cher­cher quelqu’un qui pour­rait se trou­ver en détresse. Mais ils sont vite rassu­rés. « Le CROSS nous a infor­més que la proprié­taire de la voile était rentrée au bord, raconte Sébas­tien Juhel. Elle a été surprise par la force du vent et a dû la lâcher pour ne pas être empor­tée. » Une fois à terre, elle a immé­dia­te­ment prévenu le CROSS.

Les cano­tiers parviennent à récu­pé­rer la voile et rentrent à la station.

La proprié­taire vien­dra ensuite la reprendre, l’oc­ca­sion pour les Sauve­teurs en Mer de la féli­ci­ter pour son bon réflexe – malheu­reu­se­ment trop rare.

« On peut passer des heures à cher­cher des gens rentrés depuis long­temps »

Avant de partir en mer, prenez le temps de marquer votre équi­pe­ment. Un nom et un numéro de télé­phone sont indis­pen­sables (voir enca­dré ci-dessous). Sans infor­ma­tions, des recherches en mer de grande ampleur peuvent être déclen­chées. « On peut passer des heures à cher­cher des gens qui sont rentrés depuis long­temps, déplore Sébas­tien Juhel. Cela arrive très régu­liè­re­ment. »

À Hyères, par exemple, les cano­tiers sont souvent mobi­li­sés sans que qui que ce soit ne soit en danger. Alors, que faire en cas de perte d’équi­pe­ment ? « Il faut contac­ter le CROSS dès que possible pour indiquer que personne n’est en danger, préco­nise Bernard Henry, président de la station SNSM de Hyères. Cela peut se faire par le numéro de télé­phone 196 ou via le canal 16 d’une VHF. »

Cette problé­ma­tique des maté­riels non marqués est respon­sable de nombreuses sorties vaines et coûteuses. « La plupart du temps, nous patrouillons une à deux heures pour rien, regrette Bernard Henry. Et nous le faisons en sachant que la personne recher­chée est proba­ble­ment saine et sauve. »

Comment marquer votre matériel ?

Les Sauve­teurs en Mer vous recom­mandent de marquer votre équi­pe­ment de la manière suivante :

Nom – Prénom – N° de mobile – Adresse

Ainsi, les secours dispo­se­ront d’in­for­ma­tions claires et précises. Voile de kite­surf, planche à voile, bouée de plon­geur… Tout doit être iden­ti­fié, sans excep­tion !

« Nous pouvons loca­li­ser les télé­phones, complète Sébas­tien Juhel. Cela permet de savoir si la personne est en mer ou non. »

Équipage engagé

Semi-rigide
SNS 718 Toul Gwen

Patron : Sébas­tien Juhel

Treuilliste : Laurent Heusch

Nageurs de bord : Armel Deniau, Chris­tophe Lafuie, Laurent Lebosse, Sébas­tien Leroux

Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le maga­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­tage n°163 (1er trimestre 2023)